Eglise saint Pierre saint Paul

Cette église est propriété de la commune depuis la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Elle est très ancienne comme en témoigne dans ses écrits Renaud de Thiviers, évêque de Périgueux de 1081 à 1101. Le bâtiment a dû être profondément remanié au fil du temps pour le maintenir en état, mais les artisans successifs ont su préserver son style roman. Ainsi par exemple, en le contournant, on aperçoit plusieurs modillons romans qui furent réimplantés.

Le visiteur peut être frappé par la présence d’un clocher néo-classique en moellons de calcaire, en surplomb de la porte de l’église, faite de granit gris au XVIIe siècle. L’adjonction fut réalisée au début du siècle précédent pour remplacer l’ancien clocher qui menaçait de s’éffondrer. la reconstruction se fit dans le goût de l’époque et il fallut certainement aux anciens, comme à nous aujourd’hui, du temps pour s’y habituer.

Le chevet polygonal était cantonné de quatre colonnes, deux subsistent au complet.

À partir du XVIe siècle, l’église fut fortement empreinte de la marque des Arlot, fondateurs de la cité et seigneurs de Frugie. On distingue encore, à droite du chœur, une empreinte de la litre, étroite bande noire, qu’ils firent peindre et qui, à l’origine, ceinturait tous les murs de l’église, entrecoupée des armoiries des Arlot et des familles alliées.

Sa nef est voûtée en lambris à caissons avec nervures et pendentifs en bois sculpté. Bleutée, elle se veut être une représentation naïve de la voie lactée, d’ailleurs repeinte au XIXe siècle.

L’éclairage intérieur a gagné en intensité grâce à la réouverture récente de trois croisées qui avaient été murées pour des raisons de consolidation en 1905.

Ce travail et la mise en place de nouveaux vitraux, furent menés à bien grâce à la Fondation du Patrimoine et au concours de l’État.

Malgré l’absence de chapelle, deux autels se dressent de part et d’autre des murs de chaque côté. Ils remplacèrent à la fin du XIXe siècle leurs prédécesseurs hors d’âge et vermoulus, avec retable en bois sculpté de style Louis XIII. Les statues du XVIIe siècle qui y étaient rattachées, ont été replacées, celle de Saint Blaise dans le chœur, celle de La Vierge en bois doré sur le côté droit de la nef. La Vierge a été restaurée en 2013 par l’atelier Sylvie Leroy de Nanthiat, grâce à un généreux donateur.

Le maître-autel placé au fond du chœur, est de 1885. Il est en marbre blanc d’Italie, de style roman avec retable et exposition à flèches, à trois gradins inégaux et cinq arcatures à plein cintre.

Soulignons la présence d’une belle table de communion en fer forgé et laiton, repositionnée en 2000 le long des murs de part et d’autre de la nef.

Une place particulière a été donnée à juste titre sur la gauche à l’entrée de l’église, à une vasque romane remarquable. Cette cuve baptismale date du XIIIe siècle.

Enfin, le visiteur peut être interpellé par la présence d’une pierre sculptée, d’ailleurs positionnée debout et à l’envers. C’est une fraction de la pierre qui recouvrit la sépulture d’un pèlerin en marche vers Compostelle. On distingue sa besace sur laquelle sont disposées trois rangées de coquilles Saint-Jacques. Le fond du sac est décoré d’une rangée de pendeloques. Au milieu, il y a un bâton terminé par une fleur de lys, c’est la hampe d’une croix (dont on ne voit pas les traverses car elles étaient sur la partie manquante de la dalle). À gauche, apparaît un autre bâton, ou bourdon du pèlerin. Son extrémité plus fine représente le pic en métal que l’on plantait dans la terre en marchant. Cette pierre appartenait certainement au premier cimetière de Frugie qui ceinturait alors l’église.

Drôle de plafond

Ce ne sont pas des araignées qui sont à observer au plafond de l’église de Saint-Pierre-de-Frugie, ce sont les caissons en bois et les volutes pendantes. Ces dernières sont sculptées et pas une n’est identique à l’autre. Cela fait dire à certains spécialistes que ce méticuleux travail artistique ne daterait pas de la fin du du XIXe siècle mais plutôt du XVIIIe, une époque où l’on avait encore un goût prononcé du détail ! Signalons que ce plafond à caissons est suffisamment rare pour être remarqué.

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